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QUE FAÎTES-VOUS DE VOS HUILES À MOTEUR USÉES?
9 juin 2019
En Haïti, l’huile à moteur usée représente l’une des plus grandes sources de pollution de nos eaux de surface et souterraines.
Le saviez-vous?
Un litre d’huile à moteur usée contamine 950 000 litres d’eau.
En effet, les huiles à moteur usées, de par leur composition chimique, constitue un poison pour l’environnement et pour la santé. Ces huiles contiennent des substances d’une grande toxicité même pour de faibles concentrations, tels que le plomb, l’arsenic, le chrome, le cadmium, le soufre, etc.
En Haïti, l’huile à moteur usée représente l’une des plus grandes sources de pollution de nos eaux de surface (rivières, lacs, mers) et souterraines.
L’utilisation de l’huile à moteur usée produit trois types de résidus :
L’huile usée elle-même;
Le filtre à huile, contenant un résidu d’huile usée et des produits agglutinés;
Le contenant dans lequel l’huile est mise en marché à cause du reste d’huile vierge resté au fond du contenant après utilisation.
Les pratiques néfastes (non écologiques) à bannir ou à éviter :
Quand on élimine l’huile à moteur usée directement au sol, comme c’est le cas dans beaucoup de garages;
Quand on épand l’huile à moteur usée sur la chaussée ou sur les routes pour lutter contre la poussière;
Quand on jette l’huile à moteur usée dans les égouts ou dans les caniveaux;
Quand on jette les huiles usées, les filtres usagés et les contenants vides avec les ordures ménagères.
Quelles sont les solutions possibles en Haïti ?
L’État haïtien a pour responsabilité de légiférer en vue de préserver la qualité de l’environnement et protéger la santé vis-à-vis des menaces associées aux huiles à moteur usées. Malheureusement, l’utilisation de ces produits n’est pas encore réglementée en Haïti.
Pour saisir l’ampleur de la menace, il suffit de penser au nombre de garages improvisés (non conformes) qui pullulent partout au pays, et plus particulièrement au centre-ville de Port-au-Prince, dont la majorité est située à moins d’un kilomètre de la mer.
Actuellement, les coûts de récupération ou de valorisation de l’huile à moteur usée, des filtres à huile et des contenants usagés ne sont pas intégrés dans les structures de coûts des entreprises qui importent et commercialisent ces produits en Haïti, ce qui fait augmenter leurs profits au détriment de la qualité de vie des citoyennes et citoyens.
En réponse à ce problème, M-VR (Mouvement volontaire pour le reboisement) recommande l’application, par l’État haïtien, du principe « pollueur/payeur » qui consiste à « faire payer la pollution par les acteurs économiques qui la génèrent ». Ce principe est garanti par le Décret du 12 octobre 2015 portant sur la gestion de l’environnement et la régulation de la conduite des citoyennes et citoyens pour le développement durable (art. 11).
Selon M-VR, une réglementation efficace doit bâtir sur une caractérisation objective du problème, une concertation efficace et un partage équitable des rôles et des responsabilités entre l’État central, les collectivités territoriales et les acteurs économiques à l’origine de la pollution. La réglementation doit fixer aussi des règles de conduite pour les citoyens et citoyennes qui choisissent de s’acquitter seuls de leur vidange d’huile.
En effet, dans les pays les plus avancés, la loi fait obligation aux entreprises qui commercialisent des huiles à moteur ou des filtres à huile à offrir un service de récupération des résidus afin de les valoriser.
Quel est notre rôle comme citoyenne et citoyen?
Les citoyennes et les citoyens peuvent jouer un rôle positif de la façon suivante :
En changeant vos habitudes : encouragez uniquement les garages qui respectent l’environnement. Évitez de faire affaire avec des particuliers qui ne sont pas équipés pour fournir un travail de qualité;
En sensibilisant votre entourage : Profitez de toutes les occasions pour faire passer le message : dans votre foyer, dans votre quartier, dans votre travail…
En interpellant vos élus : parlez à votre député ou à votre maire et dissuadez-les à adopter des règlements appropriés pour protéger leurs communautés;
En vous impliquant dans des organismes de défense de l’environnement.
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